La perfection !
Perfectionnisme et créativité ne font pas bon ménage dans la vie d’un(e) artiste et je sais de quoi je parle ! C’est la seule chose qui me freine encore parfois dans ma pratique mais je me « soigne » petit à petit ahah Et je voulais justement vous partager ici ma réflexion sur le sujet et quelques clés qui m’ont fait progresser.
Ou l’art de se compliquer la vie
Autant commencer par le nœud du problème : la perfection n’existe pas ! Comme le beau, la perfection est une notion subjective qui par conséquent ne peut pas être réellement atteinte.
Les perfectionnistes sont des éternels insatisfaits qui ont tendance à considérer le moindre petit défaut de façon démesurée. Ils passent un temps fou (bien souvent inutile) sur les détails d’un projet au lieu d’en avoir une vision d’ensemble. Le perfectionnisme se résume donc à beaucoup d’énergie dépensée pour atteindre un idéal dont on sait consciemment ou non qu’il est inatteignable. Vous voyez le hic ?
Procrastiner, fausse bonne idée
Si vous avez tendance à reporter certaines choses à plus tard parce que vous voulez avoir la certitude que lorsque vous les ferez, vous les ferez parfaitement. Si parfois vous préférez ne rien faire plutôt que de ne pas atteindre votre niveau d’exigence, alors votre perfectionnisme n’est pas un gage d’excellence mais un frein à votre productivité et à la naissance de nouvelles idées.
Ne rien faire c’est ne pas risquer d’échouer, et le perfectionnisme est une façon de se mettre artificiellement la barre tellement haute que l’on a toutes les b̶o̶n̶n̶e̶s̶ raisons de ne pas chercher à essayer.
Vous l’aurez compris, la procrastination peut-être un « symptôme » du perfectionnisme. La crainte de ne pas faire les choses correctement prend le dessus sur la nécessité ou l’envie de les réaliser. À cela s’ajoute parfois le sentiment de culpabilité qui dans mon cas, a fini par devenir le moteur de mon envie de changement !
Quelles solutions ?
Maintenant que nous avons fait le tour du problème voyons quelles solutions mettre en place.
Passez à l’action !
La meilleure façon de combattre le perfectionnisme, c’est de passer à l’action ! Lancez-vous malgré vos craintes, vous aurez au moins la satisfaction d’avoir agi !
Vous allez me dire « C’est plus facile à dire qu’à faire ! ». Une méthode qui m’aide beaucoup est de me donner un temps limité durant mes sessions de travail. Cela me permet de me concentrer sur l’essentiel et de gagner en efficacité.
Mon minuteur de productivité ♡
Lâchez prise…
De façon plus concrète dans le domaine artistique, avoir un carnet de croquis juste pour vous que vous ne montrez pas, et dans lequel vous vous autorisez tout sans restriction, est un bon moyen de vous libérer.
Un carnet a pour vocation d’être utile à notre processus créatif et non le contraindre. Comme moi, vous pouvez en avoir un pour explorer sans retenue et un autre pour en faire un bel objet destiné à être montré.
Aperçu de mon carnet privé.
Aperçu d’un de mes carnets publiés.
Mes carnets favoris du moment : Etchr Lab Sketchbook A5 230g 100% coton et Watercolour book Hahnemühle A5 200g cellulose
Soyez régulier
Prenez l’habitude de faire un petit croquis par jour ou plusieurs fois dans la semaine à n’importe quel moment de la journée, histoire de pratiquer quelques minutes sans prise de tête. Peu importe que cela devienne une réalisation aboutie ou non un jour. Le but est que vous nourrissiez votre potentiel créatif !
Croquis réalisé dans le train qui m’a permis de trouver une idée pour un projet d’illustration.
Soyez plus sympa avec vous-même
Vous l’aurez compris, ce qu’il faut changer avant tout c’est le regard que vous vous portez mais aussi votre rapport à « l’erreur ». Bien sûr que ça ne me fait pas particulièrement plaisir d’avoir passé 2h sur un truc, pour me rendre compte à la fin que ce n’était pas la chose à faire. Ce qui a changé, c’est que maintenant je me dis simplement que je peux évacuer cette idée en en tirant des leçons et que je peux passer à la suivante.
Dites-vous également que l’opinion des autres est souvent plus bienveillante que la vôtre et quand bien même ce ne serait pas le cas, vous aurez le mérite d’avoir essayé !
Il faut bien commencer quelque part
Difficile de se lancer en tant que débutant(e) qui n’a pas encore le niveau de ses exigences, et qui doit recommencer plusieurs fois avant d’obtenir un résultat satisfaisant.
Si ça peut vous rassurer, le processus est le même pour des artistes aguerris qui certes ont de l’expérience, mais qui ont aussi leurs moments de galère pour parvenir à leurs fins. Moi-même, j’ai des jours avec et des jours sans. Des jours où je vais être hyper-productive, créant des choses de qualité sans y réfléchir, et d’autres où je vais peiner à avoir un résultat juste correct et enchaîner les contrariétés, pour finalement ne rien sortir d’exploitable.
Quelques essais intéressants qui n’ont pas abouti pour le moment.
Je termine en vous disant que l’état d’esprit du perfectionniste est en totale contradiction avec le principe d’apprentissage. Lorsqu’on débute dans un domaine, on est obligé de faire des erreurs pour progresser. Faire par soi-même est la meilleure façon d’apprendre en vous permettant de développer votre capacité d’adaptation à des situations nouvelles. Amusez-vous de vos erreurs et laissez-vous guider par cette tache ou ce mauvais trait qui n’était pas prévu au programme Qui sait, peut-être qu’une bonne idée en sortira ?
Voilà, cet article n’a pas pour vocation d’être parfait et je l’ai assez relu comme ça 😂 À vous de l’enrichir avec vos propres réflexions en commentaire 👇
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6 comments on “L’ennemi n°1 de la créativité”
Le début de votre article peut s’appliquer à tous les domaines de la vie, j’avais envie de l’envoyer à quelqu’un que je connais très bien : mon fils…😅
Ahah 😂 Si ça peut lui être utile après tout 😉
Exactement ! J’ai commencé l’apprentissage du dessin il y a 4 ans et je procrastine toujours aujourd’hui. Il y a peu de temps, j’ai commencé un carnet de croquis “gribouillage” hi hi ! dans lequel je dessine mes idées, je teste, j’ose sans vouloir que ce soit parfait. Pas de gomme. Il est au format A5 pour l’utiliser à l’extérieur. J’avais déja un autre carnet A4 que je laisse à la maison. Et maintenant grâce à ton article, je vais certainement prendre un carnet d’essai pour l’aquarelle.
C’est fou comme on peut s’auto-juger si durement. Je confirme, l’idée du carnet “qu’on ne montre pas” est un très bon moyen de lâcher-prise.
Merci pour cet article et tes conseils toujours très enrichissants !
Très contente que mon article fasse écho à ta propre démarche personnelle 🙂 Effectivement les perfectionnistes sont les pires des auto-critiques ahah. Le A5 est mon format de prédilection, ni trop grand ni trop petit !
Je me suis complètement retrouvée dans ton introduction !…
Un grand merci pour nous donner tous ces précieux conseils qui vont me servir à avancer et à mieux comprendre ce que je dois entreprendre que ce soit lors de mes pauses aquarelle ou dans ma vie personnelle et professionnelle !!
Ton perfectionnisme a du bon aussi : il t’a permis de rédiger un livre fantastique, très détaillé et donnant des explications que je n’avais jamais lu nulle-part ailleurs !
Merci infiniment pour ton retour et ton merveilleux compliment au sujet de mon livre sur lequel j’ai effectivement énormément travaillé 💛 Comme je le dis dans l’article, être moins perfectionniste ne veut pas dire que l’on baisse son niveau d’exigence 🙂 Le perfectionnisme est avant tout un état d’esprit qui nous fait voir le verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein. En avoir conscience aide déjà beaucoup.